Le Rokkatrou

Aaaaaah le Rokkatrou, quel cerf-volant.

 

 

Tout d'abord rendons à César ce qui lui appartient : ce cerf-volant est une réalisation initiale de Nicolas Chorier. Celui-ci lui a donné le nom de Rok'n Roll, car il est un compromis entre un rokkaku traditionnel et un Pearson roller (ou simplement un roller). Après avoir acheté, lu et admiré son livre, " En Vol au Dessus de l'Inde", je remarque un photographie de ce cerf-volant. Cela se confirme par un reportage sur Nicolas diffusé sur Arte il y a quelques années (peut-être que j'en diffuserai une copie frelatée), on y voyait ce type de cerf-volant décliné en plusieurs tailles. J'en remarque la stabilité, et comme j'aime la sensation que procure un rokkaku sur une ligne (ça tire franchement), je décide d'en fabriquer un.

 

 Voici une vidéo sur le travail de Nicolas Chorier caputurée sur une émission indienne, car il vit là-bas :

 

 

Entre temps, un sujet est évoqué sur le forum d'Emmanuel, lançant un questionnement sur les rokkakus avec évidements. Mon intérêt sur la bête est partagé par d'autres...

 

Comme j'avais comme projet d'aller au Pérou, j'ai tout de suite décidé que ce cerf-volant, une fois plié, ne dépasserait pas 1m de long. Du coup je pars du plan d'origine, en repectant les cotes : longueur 3m, vergue haute 2m20, vergue basse 2m. Pour ce qui est de la structure, le longeron est constitué de 3 tronçons de 1m en carbone Exel 12mm, la vergue haute est formée de 2 morceaux de 1m et une pièce intermédiaire de 20cm le tout en carbone Exel 10mm, enfin la vergue basse est constituée de 2 barres de 1m en carbone Exel 8mm.

 

 

J'avais choisi cette structure par rapport à des réflexions de Christian Bécot et mon expérience personnelle. Le bridage est en 3 points en haut comme en bas pour répartir, autant que possible, la traction sur les différentes barres. Au niveau des raccords alu, toutes les barres ont été doublées par l'intérieur sur 8cm, pour éviter l'écrasement du carbone lors des différentes flexions des barres. Cela est pratique avec les barres Exel, car du 10mm rentre parfaitement dans du 12mm, idenm pour le 8mm avec le 10mm et le 6mm avec le 8mm. Autre amélioration, toutes les barres sont dans des goussets. Pourquoi ? Tout simplement pour éviter aux barres de flamber (se tordre en "S"), ce qui peut être fatal, pour la stabilité du cerf-volant, vu que ça perturbe lourdement la symétrie. Enfin, comme pour mon rokkaku Phoenix, sur une suggestion de Pierre Fabre, la voile est doublée de sangle le long des vergues, pour éviter que le tissu finisse par se distendre à cause de la tension. Enfin ces sangles sont solidaires des câbles qui permettent d'arquer les vergues. Du coup la tension de ces câbles permet aussi de tendre la voile. Pour le montage du cerf-volant, c'est parfois galère et ça demande une certaine habitude, mais au final, il a un vol incomparable. J'ai l'impression d'avoir mis tout ce que j'ai pu retenir de bon des cervolistes que j'ai pu croiser.

 

Bilan, c'est une vrai machine de guerre pour l'aérophotographie : je l'ai surnommé "l'Arme Fatale" car il a une plage de vent extraordinaire.

Voici une vidéo que j'ai faite pour montrer ses capacités dans un vent pourri, rafaleux avec passages de thermiques :