Détails de construction du proto Q²

e proto Q² est le prototype de l'Organic basé sur une voile modifiée de Quartz (plan de Christian Derefat).

Les différents détails du proto (mylarisation du bord de fuite, ouverture pour la croix centrale... et autres) sont justes montrés en image :

 

 

 

 

Pour comprendre les modifications qui ont permis de faire naître l'Organic, grâce à ce proto, il faut d'abord avoir lu et compris les principes de géométrie de voile enoncés par Ian Newham pour son Thornback (dans la partie kite design). Il a été l'un des rares cervolistes-concepteurs a essayer de rationnellement chercher à comprendre les implications du design d'une voile sur son vol et ses capacités.

 

Le Quartz restait trop en pression  (calé dans le vent et donc difficile à déventer, sans compter qu'il ne se verrouillait pas sur le dos...) : il y avait trop de surface de toile, et la croix centrale était trop basse. Bilan il a fallu diminuer la surface de voile et retaillant le bord de fuite (assez sévèrement je l'admets). Puis on a agrandis l'ouverture de la croix centrale pour la faire remonter. Comme je ne voulais pas retailler les barres des vergues basses (le Skyshark, ce n'est pas donné), ces vergues se sont retrouvées légèrement arquées. Et là ce fût un constat "magique" : les vergues étant plus rigides en étant arquées, les bords d'attaques et la structure du cerf-volant aussi. Tout ce qu'on recherche en freestyle, pour éviter les torsions et les rebonds foireux.

 

En retaillant le bord de fuite, cela a eu pour conséquence d'équilibrer les surfaces avant et arrière, par rapport à la projection perpendiculaire des points de tire. Donc, au lieu de reculer le bridage "à mort" façon "pelle à neige", et avoir un cerf-volant très arrière et tractant, j'ai obtenu un cerf-volant assez peu tractant (comme tous ceux de Christian Derefat, donc comme j'aime) et facile à déventer, voire facile à enrouler en yoyo. Bref, c'est le cerf-volant de freestyle adapté à la pratique sur sable mou, où les chevilles morflent et le cœur aussi.

 

L'autre apport important, fût la "mylarisation" du bord de fuite et de la quille. L'inspiration a été puisée dans les cerf-volants de feu AirŒuvre (Robert Randolf et son frère). Ayant eu la chance d'avoir des Mohawk XS std et UL entre les mains, j'ai remarqué qu'en plus d'alourdir un peu le bord de fuite, la présence du mylar empêchait aussi à la voile de vibrer et lui permettait de se comporter comme un bord d'attaque bis, sans pocher, ce qui facilite tout ce qui se fait à plat. Bilan, j'ai renforcé avec du mylar lourd que j'avais acheté pour les constructions des Foehn (du 60g/m² trouvé chez Boomborée).

 

Enfin, la "dernière" grande astuce a été de lester légèrement les pointes. Dans quel but ? Faciliter les rotations à plat et aussi garantir un équilibre de vol sur le ventre pour faciliter les taz. Il s'avère que ça n'a eu que des bons points (faciliter les yoyos, mais aussi les crazys...etc.). Cependant il ne faut pas abuser de ces lest, ici, j'ai juste inséré du tube en fibre de verre de quelques cm dans la pointe (en gros 2 ou 3g, pas plus). Au final, le cerf-volant n'a eu besoin que de 10g de lest sur la quille. (il en a été de même pour la version heavy).

 

Le premier contact avec d'autres cervolistes s'est fait au festival de Dieppe de 2008. J'aime a penser qu'il a été beaucoup apprécié. Certains pensaient que c'était juste un jouet avec lequel on s'amuse puis on se lasse assez vite... Mais aujoud'hui j'en entends encore parler, car il est capable de tout passer en freestyle moderne. Peut-être qu'il ne passe pas tout magnifiquement, mais bon, c'est une super machine de jeu et de test pour de nouvelles figures. Depuis quelques temps, je ne vole plus avec ce proto de peur d'exploser sa voile fragilisée par des heures d'expositions sous le soleil landais. Du coup, j'en ai récupéré la structure et j'y ai mis une voile d'Organic, son fiston.