Panneautage droit pour monofils
Voici la méthode que je préfère pour réaliser un beau panneautage rectiligne pour un monofil. BIen sûr, au niveau décoration, ça limite un peu, mais on obtient un résultat impécable et surtout on peut contrôler la parfaite symétrie d'un cerf-volant.
Tout d'abord, il faut se munir de carton épais et compact (ici ce sont 2 panneaux de carton d'encadrement, mais on peut utiliser les intercalaires pour les packs de bouteilles d'eau par exemple).
Puis on trace à l'échelle 1:1 les limites des panneaux que l'on veut. Dans ce cas, cela concernait la construction d'un Jessica 12 (de Sylvien Venet), aussi j'ai séparé la demi-voile en 3 grands panneaux qui vont être décorés séparément avant l'assemblage final.
Puis on place le tissu directement sur le carton dessiné en choisissant bien l'orientation du droit-fil et de la trame.
Et là on en vient à l'astuce : on place des épingles aux coins des délimitation du panneau que l'on veut obtenir. C'est pour cela qu'on utilise du carton épais et dense, ça ne doit pas bouger.
Cet épinglage doit être précis et en plus il permet de bien tendre le tissu (sans forcer) pour que le panneau soit bien plat.
Deuxième partie de l'astuce : on place une grande règle en appui sur 2 épingles. J'utilise ici un profilé alu de 1 mètre trouvé chez "BricoBidule". Mais j'ai aussi une "règle" plus longue récupérée sur un montant de véranda alu.
Une fois en appui, on trace au crayon à papier sur le tissu la ligne précise entre les deux épingles. Et hop, on a matérialisé la ligne de séparation du panneau avec son voisin, mais on a tracé aussi la ligne qui va permettre d'ajuster ce panneau avec son voisin, et enfin la ligne qu'il faudra suivre pour la couture.
Ici on voit qu'on peut travailler de manière très précise.
Il faut prévoir une marge de recouvrement pour la couture (et pour l'ourlet). Aussi, je trace un trait à 1cm à l'extérieur du trait précédent. Celui n'a pas besoin d'être aussi précis que le premier.
Un fois tous les traits tracés, je découpe le tissu selon le trait extérieur. J'utilise des ciseaux, mais les spécialistes du fer chaud peuvent le faire aussi.
On obtient autant de pièces identiques que voulu (petite pensée pour la construction d'une Roue de Cassagne par exemple).
NB : pour le noir, c'est un peu plus pénible que pour les autres couleurs, vu qu'il n'y a pas de transparence, ou qu'elle est faible... Ben il faut se débrouiller soit avec une lampe torche puissante, soit à tatons en regardant par en dessous du tissu.
Et voilà le travail, les panneaux sont fait et ça ne prend pas beaucoup de temps.
Passons à la couture...
Troisième partie de l'astuce : on épingle deux panneaux voisins en les ajustant par transparence en suivant le trait au crayon (voir NB pour le noir).
Les épingles sont dans le sens du trait.
Lors de la couture, on suit le trait (double) et on retire au fur et à mesure les épingles. Ainsi, pour les puristes, les trous d'épingles sont recouvert par le fil. Bilan des courses, on a deux panneaux assemblés avec précision par une couture droite. L'essentiel est fait.
Comme c'est une couture "à l'anglaise", il faut coudre les marges. Personnellement, je fais un ourlet. C'est assez simple quand on a un tissu qui par que suffisamment le pli.
Et voilà le travail côté extrados et côté intrados. C'est assez propre.
Enfin, voici le résultat pour les grands panneaux du future Jessica 12 de 3m d'envergure.
Le projet et le résultat en vol (il y aura une évolution quand à la structure et quelques points mineurs).
Lors de l'assemblage des panneaux je n'ai pas eu d'autres difficulté que le poids de la voile sous la machine à coudre. La symétrie a été obtenue au centimètre près.
Je m'étais servi de cette méthode pour un autre cerf-volant : mon Synergetic-Delta.
Voili voilou